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Le goût des livres

  • Bon dimanche

    Arthur Teboul n'a pas oublié Feu!Chatterton. Un album va sortir le 12 septembre prochain (Labyrinthe).

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  • Le poète

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    "Tandis que je tapais sur mon clavier, l'image de mon frère ne cessait de me revenir en mémoire. Cette photo aseptisée, sans vie, me dérangeait désormais. Car j'avais cru à l'impossible. J'avais laissé tomber Sean et mon sentiment de culpabilité était encore plus intense. C'était mon frère dans cette voiture, mon jumeau. C'était moi."

    Longtemps après tout le monde, je découvre l'auteur Michael Connelly avec l'un de ses meilleurs titres semble-t'il. Je l'ai lu courant juin et je m'aperçois que j'ai déjà beaucoup oublié, ce qui n'est pas bon signe.

    Une chose est sûre, l'enquête est addictive, les pages se tournent toutes seules et j'avais hâte de connaître le dénouement.

    Jack McEvoy est chroniqueur judiciaire pour un grand journal. Son frère jumeau est policier et vient de se suicider en se tirant une balle dans la bouche. Jack ne peut pas accepter la version du suicide. Pas son frère. Pas comme ça. Et que vient faire le poème d'Edgar Allan Poe laissé sur le pare-brise de sa voiture ?

    Jack va devoir ruser pour avoir accès à l'enquête ; les collègues de son frère refusent obstinément de la lui montrer et lui conseillent de tourner la page.

    L'intrigue est assez vertigineuse, d'autant plus que la quête de Jack est entrecoupée du récit d'un certain Gladden. Le genre d'homme qui glace jusqu'à la moëlle des os. Le lecteur a ainsi connaissance d'éléments que Jack n'a pas encore. 

    L'enquête se corse avec l'apparition du F.B.I. en la personne de Rachel Walling, qui ne laisse pas Jack indifférent. 

    Dans cette histoire Jack est-il manipulé ? est-il un appât, un gêneur ?Quel rôle tient Rachel ? L'enquête s'obscurcit, les rebondissements se multiplient, de plus en plus de personnages apparaissent, jusqu'à un retournement final assez magistral.

    J'ai appris qu'il y avait une suite à ce poète, sans que ce soit très clair. Il faudrait lire un autre livre de la série pour vraiment comprendre l'histoire. Si quelqu'un peut m'éclairer ?

    C'est une lecture facile, addictive comme je l'ai déjà dit ; toutefois, j'y ai trouvé trop de violence à mon goût pour poursuivre. 

    L'avis de Anne Fanja Sandrine

    Michael Connelly - Le poète - 544 pages
    Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
    Editions Points - 2007

  • Briser le plafond de glace

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    "Parfois je trouve des compagnons de cordée Camptocamp, un site collaboratif de pratiquants de montagne. Maman n'aime pas me voir partir en montagne avec des gens rencontrés au hasard sur Internet. Elle a raison, mais je n'ai pas de voiture et peu de matériel, j'irais en montagne avec n'importe qui ! Je fais de chouettes rencontres et de belles sorties, mais il m'arrive de tomber sur des compagnons de cordée qui souhaitent plus qu'une course en montagne. Ce rapport de séduction est très désagréable aux relais ou dans les refuges : la promiscuité est propice aux malentendus. Il y a des moments pour draguer, après la bière de la fin de journée par exemple, mais pas pendant l'escalade où, fatiguée par l'effort et concentrée sur la sécurité, je me sens plus vulnérable et moins préparée à refuser des avances".

    Le hasard a fait que j'ai lu l'un après l'autre deux livres de femmes en colère. Celui-ci est le récit du parcours d'une jeune femme passionnée de montagne (et c'est peu dire) et son désenchantement progressif en voyant qu'elle est trop souvent bloquée par son statut de femme.

    Depuis l'enfance, l'autrice pense montagne, vit montagne et n'envisage pas d'autre voie professionnelle que celle-là. Ses parents sont tous deux sportifs et elle a été à bonne école avec son père qui ne la ménageait pas en sortie rando, dès son jeune âge.

    Marion se lance avec enthousiasme dans tous les projets allant dans son sens. Elle est opiniâtre, veut progresser et surtout être en tête. Elle a une âme de leader.

    Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'elle allait se heurter au sexisme ordinaire et à la croyance bien ancrée qu'une femme est forcément plus fragile, moins endurante qu'un homme et moins apte à réagir devant l'obstacle.

    L'alpinisme est une affaire d'homme, ils sont d'ailleurs largement majoritaires dans le sport de haut niveau et n'acceptent pas facilement qu'une femme les égale, voire les dépasse. Quant aux blagues lourdes lorsqu'ils sont en groupe, elles sont aussi navrantes et grossières que n'importe où ailleurs. 

    Le parcours de Marion Poitevin est atypique et m'a beaucoup intéressée malgré mon peu de goût pour le sport de haut niveau, les compétitions, le toujours plus et toujours plus haut. 

    Je me suis assez vite perdue dans les sigles des différentes institutions et corps d'armée où elle a travaillé, ce qui ne gêne en rien la lecture. Alpinisme, escalade, guide de haute montagne, secours en montagne, elle progressera au hasard des déceptions et des mains qui se tendront, car il y en aura. Tous les hommes ne sont pas aussi hermétiques à l'arrivée des femmes parmi eux.

    Bien des détails techniques m'ont échappé, ils ne sont pas longs et ne plombent pas le récit. J'ai souvent été en colère avec elle ; elle a mis du temps à comprendre que c'est son genre qui posait problème et s'est culpabilisée, pensant qu'elle n'était pas à la hauteur, qu'elle n'en faisait pas assez. Et quand bien même, ça n'aurait pas excusé les coups bas et la vulgarité crasse de certains, pas plus que le silence des autres.

    Les années passant, l'enthousiame et l'envie sont toujours là, mais ce qu'elle fait est dangereux par nature et les morts jeunes qui s'accumulent autour d'elle finissent par la questionner. L'enjeu vaut-il toutes ces vies brisées ?

    De déconvenues en questionnements, Marion finira par créer avec d'autres une association "Lead the climb" visant à permettre aux femmes d'être premières de cordée en toute sécurité.

    J'ai acheté ce livre pendant mon séjour en montagne (dans une excellente galerie d'art) c'était le bon moment. J'ai découvert un style de vie très éloigné de mes rêves, mais assez captivant à suivre.

    "Nous formons une bonne cordée complémentaire, Estelle et moi. J'apprends la gestion du froid : petits gants, gros gants, gants de vaisselle pour une cascade qui goutte. J'apprends les différentes qualités de glace : assiette, méduse, sorbet. J'apprends à gérer les cordes gelées qui se bloquent dans les systèmes d'assurage ou le mousqueton qui colle au lèvres si on le met dans la bouche pour avoir les mains libres. J'apprends à brocher souvent, car même quand l'escalade est facile, la chute est interdite. Nous sommes des extra-terrestres dans les cascades : nous ne croisons aucune autre cordée féminine cet hiver-là. Les noms des voies sont d'ailleurs souvent à connotation phallique, cela manque de finesse : Croupe de la Poufiasse, Erection, Diabolobite, Orgasme, Verge du Démon ...".

    Marion Poitevin - Briser le plafond de glace - 245 pages
    Editions Paulsen - 2025

  • Bon dimanche

    Pour rester un peu dans l'ambiance de la semaine dernière, j'ai eu envie de continuer ce dimanche avec Lubiana, que je découvrais.

    Lubiana

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  • Bon dimanche

    Gaël Faye au Louvre

    Vous avez entendu successivement Lubiana et sa Kora, la slameuse George Ka, les danseurs Indore du Rwanda, accompagnés des Tambours Royaux du Burundi

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  • Le voyage à Paimpol

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    "Je marche le long du port en respirant bien fort. Je sens l'iode qui passe dans mes membres. Je suis sûre qu'une bonne marche vaut toute la chimie que j'ingurgite depuis une semaine. J'ai tout arrêté et je suis mieux. Le seul ennui c'est que les bols d'air ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale. Ils sont même interdits puisqu'on ne peut sortir de chez soi que dans de strictes limites. C'est absurde, la fatigue physique et nerveuse ne se soigne pas entre quatre murs. Moi, qui hier, n'avait pas la force de passer l'aspirateur dans le salon, je crois que cet après-midi je pourrais faire Paris-Brest à pied".

    Maryvonne est au bord du craquage. Elle n'en peut plus de sa vie d'ouvrière, de son mari qui n'a plus rien de l'amoureux qu'elle a connu et même de son petit garçon qui est arrivé trop vite. 

    Alors qu'elle est en arrêt maladie, elle part sans prévenir où elle va. Ils se débrouilleront tous sans elle quelques jours, elle veut respirer, ne penser qu'à elle, loin d'un quotidien étouffant.

    Elle n'ira pas bien loin, de Saint-Brieuc à Paimpol, mais le principal c'est qu'elle soit partie, qu'elle puisse réfléchir dans la solitude et comprenne comment la vie dont elle a rêvé est en train de lui échapper, reléguée à une place de mère et d'épouse qui ne lui convient pas.

    "Je suis une minette désoeuvrée et capricieuse, une bobonne abusive. J'ai la tête à côté de mes pompes. Pourtant j'usine moi aussi, je lutte de classe, je syndicate, j'ai des copines et des sujets de conversation honorables. Il faut croire que je ne suis plus à convaincre ou à séduire et que c'est une tâche de moins à faire."

    J'ai lu ce roman à sa parution, en 1980. A l'époque une ouvrière qui se pique d'écrire, c'est une curiosité. On en parle dans tous les medias, elle est même invitée à Apostrophes. J'en avais le souvenir d'un récit intéressant et plutôt rare.

    Lorsque Gallimard a décidé de le faire reparaître cette année dans sa collection "L'imaginaire" j'ai eu envie de confronter ma lecture d'alors à la situation d'aujourd'hui.

    Déjà, c'est un roman qui n'a pas vieilli, il est toujours d'actualité, même si elle prend une forme différente. Les années me font apprécier différemment ce qui était décrit de cette vie d'usine, laborieuse, usante, humiliante, sans perspective, et une vie de famille traditionnelle où la femme a une charge mentale dirions-nous aujourd'hui lourde et sans fin.

    C'était les débuts du féminisme et on ne peut pas dire que le monde ouvrier était aux avant-postes sur ce sujet-là. Maryvonne se révolte contre la minimisation du rôle des femmes, leur place subalterne autant à l'usine qu'à la maison. Elle aspire à tout autre chose sans trop oser le revendiquer haut et fort. Déjà, se permettre une escapade à l'hôtel est toute une histoire. Une femme seule qui arrive sans bagages, c'est suspect et anormal. 

    Nous accompagnons Maryvonne dans ses divagations, les moments où elle se fait tout un cinéma sur son couple qui repartira d'un meilleur pied, après sa fugue, suivis d'autant de découragement et de culpabilité.

    "Quand le bonhomme est crevé, quand il n'a pas le moral, je lui fous la paix. Je ne lui demande rien, j'empêche le gosse de faire trop de bruit : "Papa est fatigué mon chéri, va jouer plus loin". S'il a la frite, il sort en vieux garçon et fait profiter les autres de sa bonne humeur. Il se couche à l'aube et traîne ses maux de tête et son teint bilieux avec rancune le lendemain".

    Au delà de ce moment de découragement, on sent une grande vitalité chez Maryvonne, une imagination débordante, une réflexion aiguisée, une espérance d'autres vies ailleurs, plus riches et gratifiantes, auxquelles elle pourrait avoir accès.

    "J'adore sortir, aller dans les cafés discuter des heures avec les copains, manger au restaurant, me tenir au courant de l'actualité et voir les rares bons films qui arrivent jusqu'ici. Le théâtre me fascine. Les longues marches dans les bois ou sur les plages m'aident à oublier les semaines de travail"

    C'est bien écrit, pétri de phrases qui font mouche et dans lesquelles on peut parfois se retrouver.  

    Les jours passant, comment Maryvonne va-t'elle envisager le retour chez elle ? elle fantasme une meilleure existence où elle serait à nouveau regardée, aimée, considérée. Rien ne dit que ce sera le cas et la fin a un goût un peu amer.

    Où sont les ouvrières aujourd'hui ? Quelle parole ont-elles dans les médias ? Même si la condition des femmes a bougé, les infos nous apportent tous les jours des preuves de l'immense travail qu'il reste à faire.

    Un roman qui valait largement d'être relu pour l'aspect social et féministe. N'hésitez pas à le découvrir.

    Après le succès de ce livre, Dorothée Letessier a continué à écrire, sans recueillir la même attention. Elle est décédée en 2011.

    L'avis de Miriam Moka

    Dorothée Letessier - Le voyage à Paimpol - 160 pages
    Gallimard "L'imaginaire" 2025 (première parution 1980)

  • Someone

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    "Etonnamment - nous étions là au lit ensemble, pour la première fois de notre vie, moi dans ma chemise de nuit de satin et de dentelle, et lui en maillot de corps, et nous discutions comme si nous étions habillés et assis à la table familiale en train de boire le thé - nous passâmes en revue le programme de la journée, la messe, le petit-déjeuner, le métro jusqu'à la gare de Grand Central, ou devions-nous faire une folie et prendre un taxi ? Pourquoi pas ?"

    Si mon billet précédent évoquait une lecture sombre et froide, celle-ci est tout son contraire et m'a sérieusement revigorée. Il y a pas d'histoire à proprement parler dans ce roman, mais une succession de moments de vie allant de l'enfance à la vieillesse. Pas spécialement de chronologie sans que ce soit gênant.

    Nous sommes à Brooklyn, dans les années 30, dans une famille irlandaise comme il y en a tant d'autres. Marie, la fille, a son petit caractère entre une mère sévère et un père qu'elle adore, en dépit de son penchant pour la bouteille. Elle passe son temps à jouer et bavarder avec les copines du quartier.

    Son frère aîné, Gabe, surveille Marie avec tendresse et pallie souvent à ses bêtises. Destinée à la prêtrise il est solide et sérieux. La tendresse est très présente dans ce roman, sans jamais tomber dans la mièvrerie, le petit monde décrit est chaleureux malgré sa dose de malheurs et d'évènements dramatiques.

    Marie grandit, un peu décalée, gênée par sa myopie (et son manque d'ardeur au travail). Poussée par sa mère elle finit par accepter un emploi auprès d'un patron de Pompes Funèbres. On s'attend au clash alors que c'est tout le contraire. Elle apprendra beaucoup auprès de M. Fagin, un homme d'une bonté et d'une humanité rare.

    Puis ce sera le premier chagrin d'amour, la première maternité où elle risquera sa vie. L'entourage est toujours présent, ceux qu'elle connaît depuis toujours, bien que beaucoup quittent un quartier dégradé et devenu dangereux.

    L'autrice s'y entend pour faire vivre ce microscome avec justesse et simplicité et je l'ai quitté à regret, j'aurais bien aimé continuer encore un peu avec des personnages aussi attachants.

    Sans tarder, j'ai emprunté "La neuvième heure" à la bibliothèque.

    Alice McDermott - Someone - 320 pages
    Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud
    Folio - 2017

  • L'été circulaire

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    "Les autres ouvriers ne le regardent pas, et cette volonté de l'éviter - pour ne pas le mettre mal à l'aise- fait l'effet inverse. Évidemment, tout le monde en a parlé, de la petite. Belle, offerte aux regards avec ses tops à bretelles et ses jeans slim. Trop jolie sans doute."

    Un été caniculaire, quelque part dans le Vaucluse, du côté de l'Isle-sur-Sorgue. Pas chez les riches propriétaires qui viennent seulement pour les vacances, non, chez les ouvriers qui triment dur pour gagner chichement leur vie.

    Deux soeurs, Céline, 16 ans et Jo, 15 ans, trainent leur ennui comme tous les étés, entre fête foraine annuelle et sorties avec les copines, sous l'oeil des pères, plus ou moins avinés.

    Le destin des filles est tout tracé, elles n'ont même pas le temps de rêver, comme la mère de Céline et Jo. Les enfants arrivent trop vite, la femme est assignée à sa place de mère au service des autres, les jours s'écoulent, mornes et identiques.

    Cet état-là commence par un scandale. Céline est enceinte à 16 ans. Elle est très belle Céline, elle aimante les regards masculins, surtout sur sa poitrine, vite développée. Elle s'en amuse sans trop réfléchir, mais là, la réalité la rattrape, sans échappatoire. 

    Manuel, le père, réagit violemment en la frappant, d'autant plus qu'elle ne veut pas donner le nom du responsable. Manquerait plus que ce soit le jeune voisin arabe, ça le rend fou, Manuel.

    Séverine, la mère, se souvient qu'elle était aussi belle que Céline à son âge. Elle s'est retrouvée enceinte également, mais au moins le père a assumé et l'a épousée.

    L'été se fige autour de cet évènement. La tension monte crescendo. Céline s'entête à ne rien dire, déjà résignée à la vie qui lui est réservée et au manque total de perspectives. Jo, sa jeune soeur est complètement différente. Elle met les autres mal à l'aise avec ses yeux vairons. Elle réfléchit, pressent qu'il y a d'autres mondes et espère bien se sauver de ce milieu étriqué.

    C'est un roman noir, qui décrit un milieu rural étouffant de manière saisissante. Le déterminisme social pèse lourd, le patriarcat aussi. Le langage est cru et souvent brutal. Dans cette ambiance, Manuel perd pied jour après jour, sans pouvoir arrêter l'engrenage.

    C'est une histoire qui laisse un goût assez amer, tant les issues sont bouchées. Les soeurs ne se comprennent pas forcément et pourtant se soutiennent quand il le faut.

    Il ne circule pas beaucoup de tendresse dans cette histoire, de la dureté un peu partout et on sent que les évènements de l'été seront recouverts d'un voile de silence épais, pour toujours.

    J'ai apprécié l'aspect réaliste du milieu décrit, sans arriver à m'attacher aux personnages. Seule Jo semble encore avoir l'étincelle qui lui permettra peut-être de prendre le large un jour.

    Un bon roman, à ne pas entamer un jour de déprime ..

    L'avis de Luocine Athalie Ingannmic Kathel

    Marion Brunet - L'été circulaire - 272 pages
    Editions Albin Michel - 2018